Avec seulement 28.4 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs en 2016, le secteur informatique est majoritairement masculin. Pourtant, être une femme et être ingénieure ce n’est pas si compliqué ! Rencontre avec Albane, 31 ans, ingénieure et actuellement chef de projet au sein de notre société.

 

Bonjour Albane, aujourd’hui ingénieure, peux-tu nous expliquer ton parcours ?

J’ai fait mes études à I’INSA, à Lyon,  dans le département Télécom service usage. Ensuite, j’ai basculé en informatique puisque j’ai réalisé mon stage de fin d’étude en tant que développeuse.

Désireuse de trouver un projet professionnel se rapprochant de ma formation, je me suis orientée dans une société à Paris dans leur filiale réseau. N’ayant plus de missions qui correspondaient à mes études, ils m’ont alors proposé de travailler dans la filiale banque d’un de leur partenaire. Mon rôle était Business Analyst (assistance à maitrise d’ouvrage) : analyse des besoins, rédaction de spécification, recette et mise en production. Puis, j’ai obtenu le poste de chef de projet.

Après 2 ans dans cette entreprise, j’ai évolué 1 an dans une autre société où mes missions étaient liées à l’infrastructure et la base de données. Ensuite, j’ai changé de structures deux fois avant d’arriver à Lyon en novembre 2015. Enfin, c’est en janvier 2016 que j’ai alors intégré Agixis. Aujourd’hui, j’accompagne l’un de nos clients, toujours en tant que chef de projet.

 

En quoi consiste le métier que tu exerces ?

Je pense que le terme chef de projet est un terme générique, il existe plusieurs types de chef de projets et ensuite cela peut également changer suivant les sociétés. Moi je suis chef de projet technique (MOE).

J’ai une part de pilotage, j’assure le lien avec le client, le suivi des développeurs, l’analyse, la mise en production et le suivi des productions.

 

Sur quels types de projets travailles-tu au sein d’Agixis ?

La filière dans laquelle je travaille propose des services pour la mise en place des contrats entre les commerçants et les banques pour l’utilisation des terminaux de paiements. Mon rôle est, en fonction des besoins du métier, de mettre en place de nouvelles évolutions dans le système d’information. Nous travaillons sur la création de différents programmes. Par exemple en ce moment, nous élaborons de nouvelles règles fonctionnelles pour la collecte de données.

Nous avons deux applications principales distinctes qui communiquent entre elles avec des flux. Et chacune a également un certain nombre de flux entrants et sortants qui nous permettent de communiquer avec des sociétés externes. Il y a des développeurs qui sont là pour faire évoluer les applications et les flux. Moi, je vais étudier, par exemple, comment fonctionne le flux en question et les évolutions que nous allons devoir faire. Par la suite, je fais une spécification pour le développeur et lui explique. Je coordonne également la mise en production du nouveau flux avec le métier et l’équipe d’exploitation applicative. Je travaille beaucoup sur la base de données, pour cela l’outil que j’utilise est SQL developer. Puis je consulte régulièrement Talend pour lire les flux.

Mes projets sont assez polyvalents, les langages utilisés aussi. On pratique notamment du langage propriétaire, du java ou encore du PLSQL.

 

As-tu rencontré des challenges dans ces projets ?

Oui car nous travaillons beaucoup avec l’extérieur et nous récupérons des données sur lesquelles nous n’avons pas nécessairement la main et qui ne sont pas toujours justes. De plus, nous travaillons parfois avec des outils que l’on ne connait pas. Par exemple nous avons eu un challenge récemment concernant une imprimante de cartes magnétiques avec laquelle nous n’arrivions pas à communiquer en direct.

 

Tu travailles donc quotidiennement chez le client, quels liens entretiens-tu avec Agixis ?

En tant que prestataire ça peut être compliqué de se sentir appartenir à une société quand on n’est pas directement dans ses locaux. Avec Agixis, on se sent Agicien puisqu’il y a régulièrement des soirées d’agences et des suivis de projets fréquents.

 

Le métier d’ingénieur est majoritairement occupé par des hommes, comment te sens-tu en tant que femme dans ce secteur ?

En fait, je me sens très bien, je n’ai jamais eu de problème. Je ne ressens pas et n’ai jamais ressenti de différence dans le comportement de mes collègues hommes. Je ne me suis jamais sentie illégitime d’exercer ce métier à cause de mon statut de femme et je n’ai pas non plus eu l’impression d’avoir été avantagée ou désavantagée d’une quelconque façon.

Actuellement, je fais partie d’une équipe de 8 personnes dont la moitié sont des filles !! Ceci est assez rare, c’est la première fois que cela m’arrive.

 

Selon toi, pourquoi y a-t-il peu de femmes ingénieure et comment peut-on y remédier ?

Je pense que, d’une part, cela est dû au fait que les femmes avant faisaient moins d’études longues. D’autre part, en général je pense que l’informatique attire moins que d’autres métiers, notamment à cause des « clichés du geek ». Aujourd’hui il y a tout de même une évolution des mœurs et l’on voit de plus en plus de personnes se diriger vers ce métier et, petit à petit, de plus en plus de femmes.

Selon moi, il faudrait faire plus connaitre l’informatique dès le lycée car c’est dès ce moment que les étudiants font des choix importants de filières. Il faudrait également plus  d’intervention de femmes dans les écoles d’ingénieurs.