Ben, tu es designer UX/UI chez Agixis depuis presque un an. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?
Mon parcours est un peu atypique. Je suis diplômé d’un Master 2 en Design Industriel (spécialisé dans l’interaction Homme-Machine) et d’un Master 2 en école de commerce (spécialisé dans le management de l’innovation). Actuellement, je suis aussi une licence de biologie à l’université afin de monter en compétence dans les sciences cognitives qui font partie des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Sciences cognitives). Ce domaine rassemble plusieurs domaines d’étude, comme les machines pensantes ou encore l’étude du cerveau humain. La convergence de ces domaines donne naissance à de nouvelles technologies. En tant que Designer UX, je pense qu’il faut étudier ces nouvelles formes d’interactions.
En quoi consiste ton métier au quotidien ?
J’étudie les comportements des utilisateurs, leur façon d’expérimenter un service ou un produit. Mon objectif est de comprendre comment ils abordent une expérience et quelles problématiques ils peuvent rencontrer afin de la rendre la plus positive possible. Cette partie de mon métier est ce que l’on appelle l’UX (User expérience).
La partie UI (User Interface) est liée à la mise en forme de la solution. Concrètement, il s’agit de matérialiser le produit ou le service. Au sein d’Agixis, ce sont des interfaces web, des applications mobiles ou de manière plus générale : des machines.
Pour moi, il s’agit de deux métiers différents et complémentaires. Il est compliqué d’évoluer dans ces deux métiers sans avoir une tendance marquée pour l’un ou l’autre. Pour ma part, j’ai hérité d’une formation UX/UI légèrement orientée UI mais, professionnellement, je sens que mes compétences et mon intérêt m’orientent clairement vers l’UX. Je pense que cette dualité est un atout pour moi car, par la suite, j’aimerai manager un pôle UX/UI.
Quelles sont les techniques et technologies que tu utilises ?
Pour la partie UX, il existe beaucoup de techniques et de méthodes afin d’accompagner un projet depuis sa création jusqu’à son terme. L’idée est d’intégrer l’utilisateur le plus tôt possible dans le cycle de conception via des entretiens, des observations in-situ, ou encore des wireframes, des brainstormings, des expériences map, etc.
Concernant l’UI, et donc la mise en forme finale ou simplement du maquettage, je peux utiliser tout simplement un crayon et du papier. Dans un deuxième temps, j’utilise la suite Adobe (Illustrator, Photoshop, XD), Sketch, Zeplin et Invision mais aussi des outils qui parlent plus aux personnes développant les solutions numériques comme les bibliothèques Angular JS material, les guidelines IOS ou material, etc.
Comment travailles-tu avec les développeurs et les intégrateurs ?
Le travail se fait depuis le début du projet et avec tous les intervenants de l’équipe (développeurs, testeurs, chefs de projet, product owner). Après avoir étudié les utilisateurs, je fourni un recueil du besoin. Nous réfléchissons de manière collégiale à une solution au cours de séances créatives puis, après plusieurs itérations, je propose un type d’interface en accord avec les solutions techniques disponibles. Enfin, les développeurs et les intégrateurs conçoivent des « morceaux » de l’interface afin de la tester avec des utilisateurs qui nous feront remonter les éventuels problèmes à corriger avant de lancer la production.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans ce métier ?
Etudier un environnement dans son ensemble, l’existant, les utilisateurs et comprendre leurs problématiques.
Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
Le fait que le microcosme professionnel ne connaît pas très bien ce métier. Beaucoup d’amalgames sont fait et nous sommes plus ou moins mis dans une case « artiste ». À mon sens, en France le mot « design » est utilisé pour qualifier quelque chose de beau ou tendance. Pour moi, le design est aussi une façon de concevoir, c’est une approche.
Quels sont les challenges que tu peux rencontrer ?
Un challenge particulièrement difficile à relever c’est, par exemple, lorsqu’un client ne donne pas accès à l’étude des utilisateurs finaux. Il faut alors créer une solution à partir de ce que nous dit le client et, malheureusement, il est difficile d’éviter les biais. Cela peut amener à avoir des itérations supplémentaires pour comprendre l’utilisateur final que l’on aurait pu éviter en étudiant le besoin en amont. Malgré cette contrainte, il faut essayer d’imaginer et de trouver une solution pour être au plus près de l’utilisateur, par exemple en pratiquant des études ou des questionnaires via des sites qui mettent à disposition des utilisateurs en ligne.
Enfin, je me souviens d’un projet où nous devions créer l’interface d’un logiciel de collecte et d’analyse des signaux vibratoires des machines tournantes pour des utilisateurs experts du domaine. La contrainte ici était de comprendre un expert dans son domaine. Cela prend beaucoup de temps d’appréhender son milieu et sa façon de faire avant de pouvoir trouver les problématiques adéquates.
Selon toi, quelles sont les qualités d’un bon designer UX UI ?
Pour moi, les principales qualités sont d’avoir de la curiosité, de la persévérance, de la rigueur et de la créativité.
Pourquoi avoir choisi d’intégrer Agixis ?
Agixis m’a proposé de créer un pôle design et d’en prendre la tête. J’ai également été séduit par le fait que nous avons beaucoup de clients dans le domaine scientifique.
Sur quel projet as-tu travaillé ici ? Quelles ont été tes missions ?
J’ai travaillé sur plusieurs projets notamment des audits, diverses missions de design graphique ou encore un travail de fond sur toute la chaine de valeur design d’un projet.
Quelques exemples :
- Conception d’interfaces graphiques mobiles et web pour un site de gestion dédiée aux activités de service
- Mise en place de méthodes pour la conception d’expériences utilisateur au sein d’un projet R&D permettant l’étude et le recueil du besoin utilisateur, la génération d’idées et la mise en œuvre de prototypes
- Prototypage d’interface web responsive et suivi des guidelines IOS et Android
- Rédaction de cahiers des charges et des spécificités fonctionnelles d’interfaces web et mobile
Qu’as-tu appris depuis que tu es ici ?
Ma proximité avec les équipes de développement m’a permis d’évoluer sur les méthodes Agiles et sprints. Je suis, notamment, monté en compétence sur Jira et sur certaines fonctionnalités avancées de Sketch utilisés par les développeurs et les clients.